Bâti sur un sommet granitique à 667 mètres d’altitude, Kagenfels est contemporain de son voisin le Birkenfels. Les circonstances de sa construction sont également les mêmes : les bourgeois d’Obernai cèdent à Albrecht Kage, ministériel (chevalier-serf/chevalier non noble) de l’évêque de Strasbourg, avec l’accord de Rodolphe de Habsbourg, le terrain sur lequel il a bâti le château et le droit d’usage de la forêt (1285). En contrepartie, les Kage s’engagent, entre autre, à soutenir la ville d’Obernai en cas de guerre. Le Kagenfels n’est plus cité jusqu’à la fin du XIVe siècle. A cette époque, Obernai a déjà assiégé le château à trois reprises du fait des agissements des châtelains ; un nouveau siège aura lieu en 1424 par l’évêque de Strasbourg en guerre avec un vassal rebelle : ce dernier lui avait volé du bétail qu’il avait ensuite conduit au Kagenfels.
A partir de 1430, les sires de Hohenstein, possesseurs du château, y entreprennent d’importants travaux ; on sait qu’une scierie se trouve alors dans la basse-cour. En 1507, les Uttenheim de Ramstein y effectuent des restaurations, puis le vendent en 1559 à Lux Visebock. Ce dernier le cède, en 1563, avec la grange, la scierie et le moulin à blé nouvellement construits à la ville d’Obernai. En 1599, une grange y est reconstruite et un garde forestier occupe les lieux. Kagenfels est en ruine en 1664.
Depuis une quinzaine d’année, le château du Kagenfels fait l’objet de l’attention de bénévoles regroupés à l’intérieur de l’Association pour la Conservation du Patrimoine Obernois. Ils ont accompli un travail très important.
Le Kagenfels comme le Birkenfels sont propriétés du syndicat forestier Obernai-Bernardswiller et sont situés sur le ban communal d’Ottrott.
Pour plus d’informations : www.kagenfels.org
Reconstitution du château de Kagenfels par M Heissler.
Plan du château fort de Kagenfels.
1. Profond fossé en arc-de-cercle isolant le château du reste de la montagne.
2. Basse-cour occupant une vaste plate-forme. On y voit notamment les fondations d’un grand bâtiment rectangulaire (environ 12 x 15m) dont l’usage n’est pas défini. Il s’agit peut-être de la grange mentionnée lors de la vente de 1563.
3. Première enceinte érigée fin XIIIe– XIVe siècles sur les flancs nord et est du logis seigneurial.
4. Le haut-château se compose (ajouter) d’un donjon circulaire tronqué, et d’un logis polygonal (1260-1262) auquel on accède par une porte ogivale précédée d’une tour palière érigée aux XVe – XVIe siècles. Celui-ci abritait une chapelle.
5-10. Enceinte extérieure flanquée d’une tour pentagonale très saillante destinée à l’usage de petites armes à feu, comme des couleuvrines. Au sud et directement à l’angle sud-ouest du logis, se trouvent deux tours légèrement trapézoïdales (6-7). A l’ouest, en contrebas de la tour palière du logis, une petite tour semi-circulaire (8) protège l’accès au château et ses portes successives. Enfin, au nord-est, faisant pendant à la tour pentagonale, une tour d’artillerie semi-circulaire (9) est ajoutée par la suite, ainsi qu’un nouveau mur d’enceinte (10) sur le flanc ouest. Ces éléments datent des XVe – XVIe siècles.
11. Le donjon (1260-1262) est accolé à l’aile sud du logis. De plan circulaire, il était uniquement dévolu à la défense du site. Presqu’entièrement éboulé, il n’en subsiste que la base.
Crédits : N. Mengus (textes) – M Heissler (reconstitution)
La visite de ce château s’effectue sous votre entière responsabilité. Les ruines sont fragiles, faites attention où vous marchez. Pour permettre à tous d’en profiter et garantir votre sécurité, merci de ne pas escalader les murs ni arracher ou déplacer de pierres, ne pas vous approcher du vide et bien surveiller vos enfants… Bonne visite