Château du Grand-Arnsbourg

Le Grand-Arnsbourg (également nommé Grand-Arnsberg ) est situé en Moselle, au sud de la forêt de Hanau mais à quelques enjambées seulement du Bas-Rhin. Équipé d’un remarquable donjon roman, le château d’origine romane, nommé Arnsberg jusqu’en 1484 et Grand-Arnsberg ensuite lors d’une inféodation, a été bâti sur un piton gréseux composé de deux rochers séparés par une faille.

Un certain Louis d’Arnsberg apparaît dans les textes durant la deuxième moitié du XIIe siècle. Comme les Fleckenstein en leur château, les Arnsberg dans le leur pourraient bien être des vassaux des Hohenstaufen, voire leurs ministériels, afin de surveiller la route de Haguenau à Bitche le long de la Zinsel voisine.
En 1332, les sires de Lichtenberg achètent le château aux Wörth (ou Werd), landgraves de Basse-Alsace (comtes du Nordgau par rapport aux Habsbourg, landgraves de Basse-Alsace et comtes du Sundgau). Vingt années plus tard, les Lichtenberg y entreprennent des travaux d’envergure. En 1372, Henri de Lichtenberg inféode la moitié de la Burg aux Kuttolsheim.
Arnsberg est à l’origine de plusieurs paix castrales (1372, 1418, 1431…) entre ses différents « locataires » (les Kuttolsheim, les Zuckmantel, les Mittelhausen, les Uttweiler, voire les Fessler, et ses « propriétaires », les Lichtenberg.
En 1480, lors de la disparition des Lichtenberg, la seigneurie est partagée entre la famille de Hanau et celle de Deux-Ponts-Bitche.
Le château est mentionné en ruines en 1547. D’après un plan de 1710 archivé à Paris, un projet de réhabilitation du site au bénéfice des troupes françaises n’aboutira pas.

À voir

Le Grand-Arnsbourg est construit sur une barre rocheuse d’une centaine de mètres de long et orientée nord-sud. Elle est coupée en deux par une faille. L’essentiel des vestiges est concentré sur le rocher septentrional long d’une cinquantaine de mètres et large d’une douzaine.
Cette partie remonte au XIIe siècle et est dominée en son milieu par un donjon roman carré dont la diagonale est orientée, elle aussi, vers l’attaque pour détourner les projectiles le cas échéant. Ce beffroi plutôt symbolique possède un parement en pierres à bosse à fin liseré et équipées de trous de levage, appelés aussi trous de louve. À l’instar de la plupart de ses pairs sur barre rocheuse de la région, la tour était inhabitable, mais servait d’observatoire, peut-être de cachot, ou encore de réserves de vivres.
Au nord du même rocher, le bâtisseur a installé un mur à la fois bouclier de l’époque romane et, plus tardivement, éperon. Cet équipement devait protéger les installations de la plate-forme sommitale contre les attaquants potentiels.
Le second rocher est entièrement ruiné et ne présente pas d’éléments particulièrement spectaculaires. Seules les analyses des spécialistes permettent des interprétations archéologiques significatives.
Deux basses-cours mitoyennes, mais d’époques distinctes, ont été aménagées à la base orientale de la barre. C’est par la portion nord, où se trouvent encore les vestiges de la porte, que l’on accédait au complexe castral. Les vestiges des communs y sont encore repérables. Un puits est aménagé au pied du rocher dans la basse-cour sud.