Le nom de Fasenburgo (Wasenburg) est cité pour la première fois entre 731 et 739. A cette époque et dans ce cas précis, ce nom en «- burg» ne révèle pas l’existence d’un château, mais de ruines romaines.
Frédéric de Wasenbourg – qui, lui, a adopté le nom du château –, est cité en 1272. Il n’en est probablement pas le constructeur, mais plutôt le châtelain ou le bailli. Wasenbourg est possédé par les sires de Lichtenberg en 1335, puis par les sires de Burn en 1378. Lors de la guerre dite de Bitche (1398), les troupes de la ville de Strasbourg s’en emparent et l’utilisent comme point d’appui contre les seigneurs de Bitche avec qui la ville est en guerre avant de le restituer à ses propriétaires. Le château est acheté par les Lichtenberg en 1400. En 1435, la place est devenue, pour une raison inconnue, un fief de l’évêque de Strasbourg que possèdent toujours les Lichtenberg jusqu’en 1480 : à l’extinction de ce lignage, ce sont les Deux-Ponts – Bitche qui en héritent. On ignore cependant si le château était encore habité en ce début du XVIe siècle. Wasenbourg est en ruine en 1592.
Non loin du château, l’enceinte dite «Jardin des Fées» passe pour être une construction en liaison avec le siège de 1398 (un camp des assiégeants ?)
Wasenbourg au XIIIe siècle. Essai de restitution par N. Mengus d’après Th. Biller.
Plan de Th. Biller
1. Fossé défensif où a été aménagé un abreuvoir. Non loin, un visage humain, sculpté dans la contrescarpe du fossé, est très certainement contemporain du creusement du fossé. On peut l’interpréter comme étant une surveillance symbolique.2. Puissant mur bouclier (2e moitié du XIIIe siècle – 19,50m de long, 22m de haut et 3,70m de large) protégeant l’ensemble du château qui – fait peu courant – est dépourvu de donjon. L’accès se faisait depuis les combles du logis seigneurial par une passerelle. De là, un escalier, aménagé dans l’épaisseur du mur, permettait de rejoindre le chemin de ronde sommital.
3. Basse-cour dans laquelle furent mis au jour des vestiges de l’époque antique. Elle est encore partiellement délimitée par des tronçons d’une enceinte en pierre sèche non datée (Antiquité ? Haut-Moyen Age ?).
4. Rocher isolé (appelé Wachtfels) contre lequel ont été mis en place, au XXe siècle, les restes d’un temple dédié au dieu gallo-romain Mercure. Des traces d’aménagement montrent que ce rocher portait, à une époque indéterminée, plusieurs constructions.
5. Basse-cour avec un cartouche gravé sur la paroi sud du rocher sur lequel est construit le haut-château : « DEO MERCURIO ATTEGI / AM TEGULICIAM COMPOSITAM / SEVERINIUS SATULLINUS C. T. EX VOTO / POSUIT L. L. M. ». Ce texte rappelle qu’un certain Severinus Satullinus a consacré un petit édifice votif au dieu Mercure.
6. Cour du haut-château.
7. Logis seigneurial (2e moitié du XIIIe siècle). L’entrée est surmontée d’un oriel.(définir oriel) Il s’agit de la chambre d’approvisionnent, surmontée d’un conduit d’évacuation des fumées, d’un poêle qui se trouvait dans la grande salle du premier étage. Celle-ci était principalement éclairée par une grande baie dont les fenestrons (petites fenêtres) ont été reconstitués vers 1900. A noter la présence, sur la façade intérieure nord du logis seigneurial, d’une frise agrémentée d’une sculpture de tête masculine dont la coiffure est typique du XIIIe siècle. Sur la façade extérieure ouest sont notamment visibles les vestiges de deux bretèches de latrines autrefois en pierre.
Textes: N. Mengus – Illustrations : N. Mengus (reconstitution) Th. Biller (plan)
La visite de ce château s’effectue sous votre entière responsabilité. Les ruines sont fragiles, faites attention où vous marchez. Pour permettre à tous d’en profiter et garantir votre sécurité, merci de ne pas escalader les murs ni arracher ou déplacer de pierres, ne pas vous approcher du vide et bien surveiller vos enfants… Bonne visite