Le château de Wangenbourg

Le château de Wangenbourg est mentionné dès 1295 et, d’après l’architecture encore visible, sa construction se place dans le troisième quart du XIIIe. Il a été érigé par les sires de Wangen au cœur d’un immense domaine appartenant depuis le IXe siècle à l’abbaye d’Andlau, non loin d’une importante route qui passait par Obersteigen et Dabo. De ce fait, tant pour légaliser la construction que pour se mettre sous la protection du seigneur des lieux, ils reprennent le château en fief de l’abbaye par l’intermédiaire des avoués (protecteurs) de cette dernière, les nobles de Dicka. En 1357, deux branches de la famille des Wangen se partagent le Wangenbourg. Après l’extinction des Dicka en 1386, les Wangen tiennent le fief directement de l’abbaye. En 1518, le château est en très mauvais état, faute de moyens pour l’entretenir. Jusqu’en 1523, l’évêque de Strasbourg, à qui Etienne de Wangen avait engagé sa part de la place, lance des travaux de restauration cofinancés par l’évêché et les Wangen. Les sires de Wangen effectuent d’importants travaux de reconstruction des logis à partir de 1535, travaux qui vont les conduire à des litiges d’ordre financier avec l’évêché ; après 1578, l’évêque Jean de Manderscheid tentera, en vain, de faire de la totalité du château une possession de l’évêché de Strasbourg. Vers 1680, sous Louis XIV, le château est occupé par une garnison française. En le quittant, les soldats font sauter la tour nord, dite tour de la Chapelle, et la courtine attenante pour le «mettre hors de défense».

Reconstitution par C. Carmona

Plan par B. Haegel

1. Fossé ouest.
2. Rampe d’accès (XVIIe siècle). L’accès originel, côté est, est muré à cette époque.
3. Entrée du château. Au XVIe siècle, on accédait à la basse-cour par trois portes successives ; le logement du portier se trouvait au-dessus de la troisième porte.
4. Basse-cour dont il subsiste quelques vestiges de l’enceinte qui fait l’objet de restaurations en 1518 ; une grange y est bâtie en 1523. Côté sud, un écoulement signale la probable présence d’une étable ou d’une écurie.
5. Fossé séparant la basse-cour de l’habitat seigneurial.
6. Pont en bois menant à l’entrée du château principal.
7. Donjon pentagonal (24 mètres de haut) construit fin XIIIe-début XIVe siècle à l’angle sud-ouest du château du XIIIe siècle. L’accès originel se faisait par une porte située au troisième étage, sur la façade nord. On y accédait probablement depuis le chemin de ronde attenant. A ce même étage, face à l’entrée, se trouve un couloir qui menait autrefois à des latrines. Cette tour a aussi la particularité de présenter des archères cruciformes aux deuxième et troisième étages.
8. Tour nord dite «de la Chapelle». Construite fin XIIIe-début XIVe siècle, elle s’appuie sur l’enceinte préexistante. Bien moins haute que le donjon, elle était encore couverte d’un toit au XVIe siècle.
9. Logis Renaissance, dit de Georges de Wangen, dont la façade sur cour est flanquée des vestiges d’une tourelle d’escalier. Equipé d’une cheminée portant les armoiries des sires de Wangen-Geroldseck et des Hüffel, ce logis abrite encore les vestiges d’étuves et d’une cuisine (XVIe siècle).
10. Tourelle d’escalier menant aux deux étages du logis (XVIe siècle).
11. Etuves (l’équivalent du sauna actuel). Aménagement du XVIe siècle.
12. Four de cuisine.
13. Grand logis gothique.
14. Citerne à filtration.
15. Logis dit de Hartmann de Wangen (XVIe siècle). L’entrée est précédée d’une fosse qui pouvait être fermée par des voltes en bois, mais dont la destination exacte n’est pas connue. Le logis n’avait qu’un étage, mais comprenait lui aussi des bains. La grande fenêtre visible sur la façade sud est le fruit de la restauration malheureuse d’une brèche ; il ne s’agit donc ni d’une porte, ni d’une chapelle. Sur la façade intérieure est, des blocs éclatés témoignent d’une destruction par incendie (vers 1545).
16. Tour d’habitation antérieure au château érigé après 1250.

Crédits : N. Mengus (textes) – C. Carmona (reconstitution) – B. Haegel (plan)

La visite de ce château s’effectue sous votre entière responsabilité. Les ruines sont fragiles, faites attention où vous marchez. Pour permettre à tous d’en profiter et garantir votre sécurité, merci de ne pas escalader les murs ni arracher ou déplacer de pierres, ne pas vous approcher du vide et bien surveiller vos enfants… Bonne visite