Première mention du château en 1270. Acheté par la ville de Sélestat au XVe s., le château est revendu au XVIIe s. Il comprend un donjon circulaire complété par un mur-bouclier, des logis et une chapelle. Le site abrite la « Volerie des Aigles ».
Lorsqu’il est cité pour la première fois en 1270, le château de Kintzheim est une possession des sires de Rathsamhausen. A compter de 1379, la branche des Rathsamhausen qui y réside adopte le nom de son château et se fait appeler Rathsamhausen de Kintzheim. Lorsqu’elle s’éteint en 1480, le château est hérité par Gaspard de Morimont qui le vend à Jean de Hattstatt. Il est racheté en 1492 par la ville de Sélestat. En 1649, cette dernière le vend à son ancien bougmestre (l’équivalent du maire actuel), Jean Guillaume de Goll, qui le restaure partiellement (donjon, logis, chapelle), mais n’y résidera pas. Vers 1740, un ermite occupait une pièce au-dessus de la chapelle et, sans doute pour préserver sa tranquillité, faisait croire que la ruine était hantée. Les ruines du château, classées Monument Historique en 1964, abritent désormais la «Volerie des Aigles».
Reconstitution du château au XIIIe siècle par Th. Biller.
Plan de B. Ebhardt.
1. Porte d’entrée remaniée au XVe/XVIe siècle. Elle est alors précédée d’un avant-corps pouvant faire office de barbacane destinée à améliorer la protection de cet accès.
2. Mur de séparation dans la basse-cour (peut-être XVe/XVIe siècle). Il délimite un espace à l’arrière d’une tour de flanquement (7) et d’un mur bouclier de 4 mètres de large (XVe/XVI siècle). Dans l’épaisseur de celui-ci est aménagé un couloir permettant d’accéder à la tour de flanquement.
3. Basse-cour (XIIIe siècle). Des ouvertures de tirs sont visibles sur les côté est et sud.
4. Dépendances (écuries ?).
5. Entrée du haut-château.
6. Abreuvoir dans le fossé, au pied du mur-bouclier. Sa surface est d’environ 60m2.
7. Tour de flanquement carrée. Elle est pourvue d’ouvertures de tir pour armes à feu (XVe/XVIe siècle).
8. Logis du portier.
9. Cour intérieure. Elle est enserrée entre le donjon et le mur d’enceinte encore pourvu de son crénelage et d’échauguettes (tourelles) d’angles ; celles-ci datent du XVe/XVIe siècle.
10. Logis constitué de deux ailes (XIIIe siècle). La plus grande se trouve au sud. Il en subsiste les deux façades extérieures aux fenêtres typiques du XIIIe siècle, certaines ayant été modifiées au XVe ou au XVIe siècle. L’aile ouest possède une cave qui a été sur-creusée et voûtée au XVe/XVIe siècle. Au-dessus, sur deux niveaux, se trouvent deux salles d’apparat équipées de cheminées et de latrines. Son étage dévolu à la défense (XVe/XVIe siècle) est plus haut que le chemin de ronde du haut-château.
11. Chapelle Saint-Jacques (XVe/XVIe siècle). Elle est éclairée par deux hautes baies ogivales et couverte d’une voûte en croisées d’ogives. Au-dessus était aménagé un logement pour le chapelain, alors que, cas unique en Alsace. La cave située sous la chapelle renferme une citerne-réservoir sans doute couronnée, à l’origine, d’un mur de margelle de section carrée.
12. Cuisines aménagées au XVe/XVIe siècle.
13. Donjon circulaire à espace intérieur très réduit. A partir de l’endroit où la tour dépasse du couronnement du mur d’enceinte, elle possède jusqu’à son sommet une extension rectangulaire qui permet de mieux défendre le pied des murailles. Une archère, faisant face au fossé, signale l’emplacement du chemin de ronde. Le sommet du donjon a été transformé en plate-forme de défense au XVe/XVIe siècle.
Crédits : N. Mengus (textes) – B. Ebhardt (plan) – Th. Biller (reconstitution au XIIIe siècle).
La visite de ce château s’effectue sous votre entière responsabilité. Les ruines sont fragiles, faites attention où vous marchez. Pour permettre à tous d’en profiter et garantir votre sécurité, merci de ne pas escalader les murs ni arracher ou déplacer de pierres, ne pas vous approcher du vide et bien surveiller vos enfants… Bonne visite