Le Freundstein est le plus haut château fort d’Alsace, perché sur un rocher qui domine, à 948 mètres d’altitude, la Route des Crêtes. Il est mentionné pour la première fois dans un acte de partage scellé par les sires Waldner en 1297. Cette famille de ministériaux (chevaliers-serfs,) a pour charge de surveiller les forêts de l’importante abbaye de Murbach située à environ 6 kilomètres de la ville de GuebwillerElle a construit son château à la limite entre le territoire de l’abbaye et celui de l’évêché de Strasbourg. Elle se reconnait vassale des deux en faisant oblation de la moitié du Freundstein à chacun, c’est-à-dire qu’elle cède son château à l’évêché et à l’abbaye qui le lui retourne sous forme de fief. En 1441, le sire zu Rhein y enferme, avec l’accord des Waldner, deux bouchers de la ville de Mulhouse et cette dernière assiège la place pour libérer ses deux bourgeois. En 1490, les troupes de l’évêché de Strasbourg assiègent à son tour le Freundstein, l’évêque étant en conflit avec les Waldner. En 1525, ce sont les paysans insurgés qui, à l’occasion de la Guerre des Paysans, incendient le château qui est reconstruit ensuite. Il est finalement abandonné en 1562, après avoir été détruit par la foudre. Pendant la Première Guerre mondiale, il sert de poste d’observation à l’armée française ; il est bombardé à plusieurs reprises par l’armée allemande.
Le château de Freundstein en 1570
On voit sur ce dessin que le logis seigneurial était une tour d’habitation. Ce qui apparaît être la façade sud-ouest semble percée de deux archères au niveau inférieur, une troisième (à moins qu’il ne s’agisse d’une fente d’éclairage) se trouve au premier niveau. Quant à la façade est, moins exposée aux tirs d’un éventuel assaillant, elle apparaît percée d’une porte d’entrée au rez-de-chaussée et possède au moins une fenêtre. On notera que la première terrasse portant certainement la basse-cour, en avant du logis seigneurial du côté sud-est, est inexistante ou à peine esquissée. (Coll. ADHR)
Plan du rocher portant le logis seigneurial par E. Stamm (1920)
Ce plan d’E. Stamm de 1920 ne s’intéresse pas à la ruine en elle-même, mais aux fortifications françaises de 14-18 : l’abri des observateurs, dont l’accès se faisait côté sud-ouest, l’observatoire n°1, orienté vers le Vieil Armand (côté sud-est), et l’observatoire n°2 orienté vers Soultz (côté est). Document extrait de F. Loutfi-Duportal, Le château de Freundstein, 1920.
1. Emplacement des vestiges de la façade sud-ouest encore conservée de la tour d’habitation. Elle est percée de deux archères à niche dont les ouvertures de tir ont disparu.
2. Fossé séparant une probable basse-cour du logis seigneurial.
Crédits : N. Mengus (textes) – E. Stamm (plan) – Archives Départementales du Haut-Rhin, Fonds Waldner (vue de 1570).
La visite de ce château s’effectue sous votre entière responsabilité. Les ruines sont fragiles, faites attention où vous marchez. Pour permettre à tous d’en profiter et garantir votre sécurité, merci de ne pas escalader les murs ni arracher ou déplacer de pierres, ne pas vous approcher du vide et bien surveiller vos enfants… Bonne visite