En 1217, le prévôt Mathieu, frère du duc de Lorraine et assassin de l’évêque de Toul, trouve refuge au Bilstein, alors possédé par les sires de Horbourg ; c’est la première fois qu’est mentionné ce château qui occupe l’extrémité de la côte du Schlossberg, à 757 mètres d’altitude. En 1324, le château – fief du duché de Lorraine – passe au comte Ulrich de Wurtemberg. Dans les années 1470, des travaux d’entretien y sont réalisés, avec notamment la pose de nouvelles tuiles fabriquées à Riquewihr, puis à nouveau en 1546. L’année suivante, les troupes de Charles Quint, en guerre contre les protestants, assiègent en vain le château. La place est toujours entretenue jusqu’à ce que, pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648), les Suédois s’en emparent par surprise et l’incendient en 1636. Pourtant, un bailli (agent d’administration seigneuriale) y réside jusque dans les années 1670. Bilstein est ensuite laissé à l’abandon.
Une zone de carrière de grès des Vosges, ayant alimenté le chantier du Bilstein, a été identifiée au sud-ouest du château, au lieu-dit Koenigstuhl.
Vue idéale du Bilstein d’Aubure par Christophe Carmona.
Plan-croquis par Nicolas Mengus.
1. Fossé taillé dans le roc.
2. Donjon carré en pierres à bosse. Il pourrait remonter à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle. Mais sa partie haute, construite dans un appareil médiocre, est une adjonction postérieure, probablement du XIVe siècle. L’utilité militaire des pierres à bosse – faire ricocher les boulets – est souvent évoquée, mais le côté esthétique semble l’emporter : le bossage donne un aspect plus résistant à la maçonnerie.
Sur sa façade sud, une pierre à bosse a servi de support à une sculpture représentant une tête humaine vraisemblablement coiffée d’un bonnet de fou.
3. Mur enchemisant le donjon afin de le protéger (XIIIe siècle).
4. Vestiges de logis et de dépendances à l’arrière du donjon. Le type de maçonnerie, hétérogène, permet de dater ces constructions du XIVe ou du XVe siècle.
5. Basse-cour dont les maçonneries sont assez mal conservées.
6. Vestiges d’une tour carrée construite en pierre sèche qui pourrait dater du XIIe siècle.
Crédits : N. Mengus (textes) – N. Mengus (plan-croquis) – C. Carmona (reconstitution).
La visite de ce château s’effectue sous votre entière responsabilité. Les ruines sont fragiles, faites attention où vous marchez. Pour permettre à tous d’en profiter et garantir votre sécurité, merci de ne pas escalader les murs ni arracher ou déplacer de pierres, ne pas vous approcher du vide et bien surveiller vos enfants… Bonne visite