Le premier avoué (protecteur) de l’abbaye de Marmoutier est cité en 1119/1122. Il se prénomme Otto. En 1141, deux de ses fils se nomment de Geroldseck, du nom du château connu aujourd’hui sous le nom de Grand-Geroldseck. Il existe donc avant 1141. Certains tronçons de murs indiquent qu’il a été en partie reconstruit dans la seconde moitié du XIIe siècle, donc après 1150 (Son donjon a été élevé vers 1200 et le logis (ou palais seigneurial) vers 1220. Le Petit-Geroldseck semble exister en 1235, même s’il n’est vraiment cité qu’en 1349. Après l’extinction des Geroldseck en1390/1391, les châteaux sont possédés, par le biais d’inféodations (actes par lesquels le seigneur donnait une part du château en fief à son vassal) ou de mariages, à différents seigneurs, destin partagé par la majorité des châteaux forts alsaciens. Malgré la rédaction de Burgfrieden (paix castrales, règlements de copropriété), l’entretien des deux Geroldseck ne semble guère assuré. En 1471, le Grand-Geroldseck et la ville fortifiée de Marmoutier sont pris par le duc de Lorraine et l’électeur palatin ; il s’agissait de mettre fins aux attaques menées par certains châtelains du Grand-Geroldseck contre les possessions ducales de la région situées à proximité. Si Grand-Geroldseck est démantelé à ce moment-là, il n’est rien dit de Petit-Geroldseck qui était vraisemblablement déjà à l’abandon. Toujours est-il que les deux châteaux sont mentionnés comme étant en ruines en 1507. Ils ne seront pas reconstruits et le donjon du Grand-Geroldseck sera frappé par la foudre en 1718, provoquant l’effondrement de sa façade ouest qui a été partiellement remontée vers 1900.
Une association Pro-Geroldseck, s’est créée en 2007 pour redonner une dynamique au lieu et fédérer les compétences.
Plus d’info sur www.progeroldseck.free.fr
Essai de restitution du Petit-Geroldseck par J.-M. Rudrauf
Grand-Geroldseck
1. Barbacane (ouvrage extérieur défensif placé à l’avant d’une porte) datant sans doute du XVe siècle.
2. Emplacement de la porte d’entrée (sans doute XVe siècle).
3. Paroi rocheuse taillée en plan incliné et en gradins pour servir d’assise au mur sud de la barbacane.
4. Emplacement possible d’un réservoir ou d’un abreuvoir.
5. Traces d’un travail de sape du rocher qui peut être contemporain du démantèlement du château au XVe siècle.
6. Accès créé au XIXe siècle.
7. Emplacement d’une tour-porte permettant d’accéder au haut-château (vers 1200).
8. Emplacement de bâtiments dont la destination n’est pas identifiée.
9. Donjon carré (10m de côté, 22m de haut) construit vers 1200. Il possédait six niveaux intérieurs. Au niveau de la porte d’entrée (aujourd’hui disparue) se trouvent encore conservées des latrines dont l’écoulement est visible sur le côté nord. Un dessin de 1780 montre que le troisième étage était voûté.
10. Cour.
11. Grand logis ou palais seigneurial (vers 1220). Construit en contrebas de la plate-forme principale, il n’en subsiste que le niveau inférieur célèbre pour ses piliers massifs qui supportaient autrefois des voûtes.
12. Cave d’un bâtiment (vers 1220) séparée du palais par un couloir qui permettait d’accéder à la cave de ce dernier.
13. Citerne-réservoir située dans une petite cour de plan triangulaire.
14. Bâtiment (vers 1220) accessible par le couloir séparant le palais du bâtiment n°12.
15. Cave d’un logis (vers 1220) dont le niveau d’habitation était chauffé par un poêle.
16. Bâtiment qui pourrait être identifié au logis seigneurial du XIIe siècle.
17. Emplacement possible de la chapelle.
18. Bâtiment manifestement contemporain du palais (vers 1220). Il abrite un escalier taillé dans le roc.
19. Etroit passage, vestige d’une cour plus vaste à l’origine, abritant une citerne-réservoir ou un puit.
20. Bâtiment résultant de l’agrandissement d’une construction antérieure. Un escalier mène à une porte du palais.
21. Dépendances qui abritaient un four de potier. L’escalier moderne mène au seul vestige de l’ancien chemin de ronde.
22-23. Bâtiments abritant certainement des dépendances.
Petit-Geroldseck
1. Emplacement de la porte d’entrée.
2. Basse-cour.
3. Porte aménagée dans un mur divisant la basse-cour en deux parties distinctes.
4. Emplacement d’un bâtiment qui abritait probablement des dépendances (écuries, étables…).
5. Mur qui se poursuivait sans doute jusqu’à l’angle du rocher.
6. Basse-cour primitive.
7. Emplacement d’un bâtiment dans lequel une meule a été découverte.
8. Emplacement de la porte d’accès au haut-château.
9. Donjon de plan trapézoïdal. On y accédait par la porte aménagée à l’étage du côté nord-est.
10. Logis dont le niveau de cave est percé de fentes d’éclairage. L’extrémité forme une sorte de niche voûtée qui a été restaurée à la fin du XIXe siècle.
11. Bâtiment dont un mur reposait sur une arcade percée d’une ouverture rectangulaire. Au-dessus de cet arc existait une poterne, aujourd’hui disparue, qui s’ouvrait sur un petit couloir auquel on accédait par une volée de marches taillées dans le roc et actuellement très érodées ; l’ouverture rectangulaire percée dans l’arc est sans doute lié à la défense de cet accès.
Crédits : N. Mengus (textes– Centre de Recherches Archéologiques Médiévales de Saverne (plans) – J.-M. Rudrauf (reconstitution du Petit-Geroldseck)
La visite de ce château s’effectue sous votre entière responsabilité. Les ruines sont fragiles, faites attention où vous marchez. Pour permettre à tous d’en profiter et garantir votre sécurité, merci de ne pas escalader les murs ni arracher ou déplacer de pierres, ne pas vous approcher du vide et bien surveiller vos enfants… Bonne visite