Château du Falkenstein

Tel un navire sur l’océan, la barre gréseuse dans, sur et contre laquelle se logent les vestiges du Falkenstein semble voguer sur la forêt de Hanau. Le château, dont le nom signifie le roc des faucons, est incontestablement attrayant et permet à ceux qui visitent assidûment ces ruines des Vosges du Nord de compléter par l’observation leurs connaissances sur l’architecture castrale rupestre de cette région.

Falkenstein remonterait au début du XIIe siècle comme une création de la famille comtale de Lutzelbourg, issue des Mousson-Bar-Montbéliard. Les Lutzelbourg sont aussi proches parents des comtes de Ferrette.
Puis une famille ministérielle des Falkenstein est mentionnée en 1205 au service des Hohenstaufen. Il s’agit de chevaliers qui deviennent plus tard vassaux des comtes de Saarwerden. Cette lignée occupe le château, entièrement ou partiellement, jusqu’au XVIe siècle.
Les Falkenstein cohabitent avec les Burn (ou Bronn) et les Windstein avec lesquels ils n’entretiennent pas forcément des rapports de bon voisinage. Les occupants sont en effet contraints de signer une paix castrale, genre de règlement intérieur et contrat de bonne conduite, pour ne pas entraîner des dommages au château et à leurs habitants.
À partir de 1564, Philippe IV de Hanau-Lichtenberg possède la fortification et toute la seigneurie qui s’y rattache, mais il jouit durant très peu de temps du château lui-même, puisque, six semaines après son acquisition, Falkenstein est foudroyé et ravagé en cinq jours et autant de nuits par un puissant incendie.
Ce qui est resté debout après cette catastrophe, notamment la basse-cour occupée par l’administration forestière de la seigneurie, a été rasé en 1680 par la soldatesque de Louis XIV.

À voir

La barre rocheuse de Falkenstein, pour une fois d’un seul tenant, hébergeait en son sommet une enfilade de bâtiments protégés au nord, par un donjon plus symbolique que défensif. De toutes ces infrastructures, il ne reste que des fondations en pierres à bosse, des bases de murs de refend, des rainures permettant d’imaginer des équipements divers, dont deux roues d’écureuil (un système d’élévations des marchandises). Sont également visibles les vestiges d’un encorbellement qui laisse supposer l’existence de hourds et de mâchicoulis, ces derniers plutôt rares dans les châteaux forts de la région.
La partie supérieure est accessible par une rampe d’escalier qui s’ouvre sur d’importantes excavations, dont l’une conduit à la majestueuse tour du puits. Partiellement effondré, ce bâtiment flanque la falaise occidentale du rocher et constitue incontestablement l’une des pièces les plus spectaculaires du site. La base de cette construction remonte au XIIIe ou au XIVe siècle et est équipée d’archères. Son couronnement est protégé par une bretèche Renaissance et date du XVIe siècle. Il accueillait un logis noble équipé de commodités, dont un lavabo décoré d’un masque.
La basse-cour est vaste et composée d’au moins deux parties distinctes. Le visiteur y accède par un portail en plein cintre. Plusieurs salles plus ou moins spacieuses et accessibles à partir de la basse-cour, ont été taillées à la base orientale du rocher.
Le Falkenstein est entouré d’un fossé qui le sépare, au nord-ouest, des restes du château de Helfenstein, daté du XIVe siècle et ruiné par les Falkenstein vers 1436.